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La Première

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Histoire

Un Jour dans l'Histoire

L’engagement des catholiques dans la Belgique francophone après 1945

38 min

| Publié le 10/04/24

Nous sommes en 1967. Pierre Wigny, ministre de la Justice et de la Culture, est en pleine élaboration d’un Plan quinquennal qui fixe les bases de l’organisation de la politique culturelle à mener en Belgique. Il y stipulera : « Le trait caractéristique de notre époque est de vouloir, non seulement, le développement de l’humanité dans son ensemble, mais aussi l’épanouissement de chaque homme en particulier. Toutes les idéologies politiques concordent sur ce point. Les chrétiens insistent sur l’éminente dignité de l’homme qui n’est pas seulement un individu, mais une personne responsable de son destin sur cette terre et par-delà la mort ; ils en déduisent que la société est au service de l’homme – et non l’inverse – et qu’elle doit favoriser le plein développement de chaque personne humaine. Les marxistes partent d’une analyse des relations sociales ; il faut supprimer toutes les aliénations qui mutilent l’homme et lui permettre ainsi de dilater son être à sa pleine mesure. Les philosophes libéraux redoutent les soumissions qu’imposent les pouvoirs ; ils placent leur confiance dans la liberté et la responsabilité individuelle ; ils veulent ainsi l’amélioration maximale du sort de chacun. » Le Plan élaboré par Pierre Wigny insiste sur l’installation de dispositifs d’une culture « pour tous » et « avec tous ». La décentralisation en est le maître mot, avec la création des centres culturels, par exemple. Le ministre est membre du Parti social-chrétien (feu le PSC). Depuis les années soixante, la Belgique, comme d’autres pays, connaît ce que les historiens appellent « la crise catholique ». Aujourd’hui, la moitié de la population belge se définit comme catholique, contre 72 % dans les années 1970. Toutefois, ce que les sociologues appellent la « christianitude » est encore très présente, dans notre société, en ce début de vingt-et-unième siècle. De quelle manière cette prégnance s’est-elle adaptée au monde changeant ? L’engagement intellectuel, politique et culturel des catholiques belges francophones a-t-il été déterminant ? Invitée : Cécile Vanderpelen-Diagre, professeure d’histoire contemporaine à l’ULB. « Des voix dans le siècle – Culture et engagement catholique en Belgique francophone depuis 1945 » ; éd. de l’Université de Bruxelles.