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  5. 2013

Conférence sur L’Église de France et les enfants juifs après guerre (1945-1953), par Catherine Poujol, collaboratrice scientifique au CIERL

Après la Libération, la discussion fait rage, en France, sur la validité des baptêmes administrés pendant la guerre par l’Église catholique pour sauver les enfants juifs. Catherine Poujol, spécialiste des relations judéo-chrétienne en France à l’époque contemporaine, a découvert une note de la nonciature à Paris, datée du 23 octobre1946 demandant de ne pas rendre ces enfants désormais baptisés, même à leurs parents.
C’est à démonter la fabrication de cette archive que s’attache L’Église de France et les enfants juifs. L’élaboration de cette directive sert de colonne vertébrale à l’étude : comment en est-on venu à décider cela ? Quelles pressions furent exercées sur Pie XII pour obtenir un memorandum ordonnant de rendre tous les enfants juifs cachés après-guerre et pourquoi ce ne fut pas le cas ? Pour y répondre, l’auteur a étudié les positions des évêques français concernés qui ont accueilli ces enfants dans leurs diocèses-refuges. Elle s’est aussi attachée à décrypter l’attitude des « hommes de terrains » (les pères Braun, Chaillet, Devaux), ces ecclésiastiques qui détiennent les enfants cachés après les avoir sauvés, nourris et protégés. Les ont-ils baptisés ? Les ont-ils rendus facilement ? Leurs positions sont très différentes.

Collaboratrice scientifique du CIERL (Centre interdisciplinaire d’études des religions et de la laïcité) de l’Université libre de Bruxelles, Catherine Poujol a notamment publié Aimé Pallière (1868-1949). Un chrétien dans le judaïsme (Desclée de Brouwer, 2003) et Les Enfants cachés, l’affaire Finaly (1945-1953) (Berg international, 2006).

Table des matières

Introduction. Qu’est ce qu’un enfant caché ?

Première partie. Le rôle de l’Église de France dans le rapatriement des enfants juifs déportés en Allemagne (1944-1947).

Chapitre1. Deux organisations juives internationales et la recherche des enfants juifs (1944-1946).
Chapitre 2. Missions vaticanes et missions de rapatriement (France-Allemagne, 17 janvier 1944-28 août 1947).

Deuxième partie. Rendre les enfants juifs cachés.

Chapitre 3. L’Église de France et le cardinal Gerlier face à la persécution des juifs (1940-1944).
Chapitre 4. La communauté juive française et la récupération des enfants cachés.
Chapitre 5. Débat public sur la restitution des enfants juifs cachés et la validité du baptême.
Chapitre 6. Les positions du Saint-Siège sur la restitution des enfants juifs cachés et baptisés (1944-1947).

Troisième partie. Application de la note de la nonciature à Paris du 23 octobre 1946 (1947-1953).

Chapitre 7. Mgr Gerlier et Mgr Caillot devant la directive du 23 octobre 1946 : deux exemples d’application contradictoire lors de l’affaire Finaly.
Chapitre 8. Trois ecclésiastiques sauveteurs d’enfants sur le terrain : Braun, Chaillet, Devaux.

Conclusion

Annexe : Chronologie de l’affaire Finaly (1945-1953).
Sources – Bibliographie – Index nominum

Catherine Poujol, L’Église de France et les enfants juifs. Des missions vaticanes à l’affaire Finaly (1944-1953), Paris, Presses universitaires de France, 2013, 392 p., 28 €.

Mis à jour le 29 mars 2023