Gendering Political Exile : Women’s political migrations to Belgium (1918-1958)

Lorsque l'on pense aux réfugiés politiques des années 1920-1950, des noms comme Albert Einstein ou Joseph Roth peuvent venir à l'esprit. Mais qu'en est-il de leurs homologues féminines ? Durant des années, l’image héroïque du réfugié politique (masculin) du XXe siècle est restée dominante. Les recherches historiques relatives aux femmes réfugiées politiques sont, jusqu’à présent, plutôt rares. Le projet Brain WOMENEXILE entend changer cette situation.

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Lorsque l'on pense aux réfugiés politiques des années 1920-1950, des noms comme Albert Einstein ou Joseph Roth peuvent venir à l'esprit. Mais qu'en est-il de leurs homologues féminines ?
Durant des années, l’image héroïque du réfugié politique (masculin) du XXsiècle est restée dominante. Les recherches historiques relatives aux femmes réfugiées politiques sont, jusqu’à présent, plutôt rares. Le projet Brain WOMENEXILE entend changer cette situation.  

Bien que l’exil politique soit bel et bien traité dans l’historiographie, les femmes réfugiées ayant demandé l’asile en Belgique pour des raisons politiques restent en grande partie invisibles. Ce sont leurs compagnons d’infortune mâles qui sont restés au cœur de l’attention. En étudiant le parcours des femmes en exil, nous entendons ajouter une nouvelle dimension à l’histoire de la migration politique.  

Les Archives générales du Royaume conservent des milliers de dossiers de femmes réfugiées durant la période 1918-1958. Ces sources sont un matériau exceptionnellement riche – mais  inexploité - pour étudier la nature et la chronologie de la migration politique vers la Belgique au cours du siècle passé.

Lors du projet Womenexile, une base de données des femmes qui ont migré vers la Belgique durant la période 1918-1958 sera établie et mise en ligne.
D’autre part, nous dépisterons et étudierons ces récits oubliés pour les partager avec le grand  public.   

Le projet Womenexile constitue une étape cruciale pour l’ouverture à la recherche de ces sources extrêmement riches. Ainsi, le projet contribuera au développement du domaine interdisciplinaire émergent des études migratoires en Belgique et au-delà. La reconstitution du parcours des femmes réfugiées politiques permettra aussi d’enrichir et d’alimenter les débats contemporains sur la migration, la diversité et les crises des réfugiés, ainsi que sur les discussions à propos du genre et de la position des femmes qui se sont (ouvertement) engagées dans la politique.  
 

Objectifs

 

Mené avec le soutien de la Politique scientifique fédérale (Belspo), ce projet a un double objectif.    

Dans une première phase, nous réaliserons une base de données fiable sur les femmes exilées en Belgique (1918-1958). Il s’agit d’une approche quantitative, basée sur des documents officiels des autorités belges, principalement les registres des réfugiés de l’IRO (International Refugee Organization), de la délégation belge de l’UNHCR (United Nations Relief and Rehabilitation Administration) et des dossiers individuels de la Sûreté publique (Police des Étrangers). Le projet se concentre sur la période 1918-1958 parce que c’est une époque intéressante du point de vue de la migration (Première Guerre mondiale, génocide arménien, Révolution russe). À partir de la fin des années 1920 et surtout pendant les années 1930, plusieurs flux migratoires ont eu lieu, causés par les régimes fascistes et autoritaires. Enfin, il y a aussi la crise des réfugiés après la Seconde Guerre mondiale, au début de la Guerre froide et après l’introduction de la Convention du 28 juillet 1951 relative au statut des réfugiés (Convention de Genève). Après la finalisation du projet, la base de données sur les femmes réfugiées pourra être consultée librement en ligne.

Dans une deuxième phase, la base de données servira à reconstituer de manière détaillée le parcours de quelques femmes. Progressivement, le projet adoptera une approche qualitative et biographique pour illustrer comment ces femmes ont vécu leur exil en Belgique, quel était leur engagement social et politique dans le pays hôte, etc. Nous entendons raconter leurs « untold (hi)stories » pour susciter l’intérêt du grand public. À côté de publications académiques, un ouvrage convivial de référence et un outil pédagogique sont également prévus. Les résultats de la recherche doivent permettre d’aborder notre histoire nationale d’un nouveau point de vue, à savoir sur base des expériences des femmes émigrées. Le narratif où la migration est automatiquement perçue comme étant problématique ou menaçante pourra ainsi être défié et remis en question.  

La première phase du projet Womenexile a été lancée le 1er octobre 2021. En 2023, un chercheur postdoctoral rejoindra l’équipe du projet, ce qui permettra de lancer la deuxième phase.
 

Partenaires

 

Le projet Brain WomenExile est mené avec le soutien de la Politique scientifique fédérale (Belspo).

  • Archives générales du Royaume (AGR)
  • Universiteit Antwerpen (UA)
  • Université Libre de Bruxelles (ULB)
 

Collaborateurs

 
  • Collaboratrice : Aline Thomas (Archives générales du Royaume)
  • Coordination et supervision : Michaël Amara et Filip Strubbe (Archives générales du Royaume)
 

Comité scientifique

 
  • Michaël Amara (AGR), coordinateur et promoteur.
  • Henk De Smaele (UA), co-promoteur.
  • Cécile Vanderpelen (ULB), co-promoteur.

Liens


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Mis à jour le 24 octobre 2023